Le Voyage de Chihiro est un film d'animation emblématique de Hayao Miyazaki qui nous entraîne dans un univers fantastique où une jeune fille nommée Chihiro se retrouve confrontée à des épreuves extraordinaires. Lorsque ses parents se transforment en cochons après avoir mangé de la nourriture destinée aux esprits, Chihiro se retrouve seule dans un monde peuplé d'êtres surnaturels. Pour les sauver et retrouver son chemin, elle doit trouver un emploi auprès de la sorcière Yubaba, qui tient les bains publics du lieu. À travers son voyage initiatique, Chihiro découvre des personnages énigmatiques, tels que le sans-visage, et se confronte à des enjeux plus profonds, abordant des thèmes tels que l'avidité, la pollution et les dilemmes moraux. Tout en faisant preuve de courage et de détermination, Chihiro nous offre une leçon inoubliable sur l'importance de l'empathie, de la résilience et de la recherche de son identité véritable.

Cependant, une part très sombre de ce chef d'oeuvre cache une toute autre réalité. Nous pouvons nous questionner sur le fait de diffuser et autoriser ce film aux plus jeunes.

Dans le film Le Voyage de Chihiro, le symbole représenté sur la maison des bains japonais, prononcé "yu" et traduit en français par "eau chaude", cache une signification bien plus profonde et révélatrice. Cependant, il est important de comprendre que durant la période d'Edo, ces bains publics étaient associés à une réalité bien différente de celle présentée dans le film. En effet, ils étaient extrêmement populaires auprès de la gente masculine grâce à la présence de femmes qui y travaillaient et proposaient des services se*uels en plus de leurs tâches de lavage. À cette époque, ces établissements étaient connus sous le nom de "yuna baro", et les femmes qui y exerçaient étaient appelées "yuna", ce qui signifiait littéralement "femme eau chaude". Il s'agissait donc en réalité de bordels, et la propriétaire de ces établissements portait souvent le nom de Yubaba.

L'inclusion de ces références au milieu de la prostitution dans Le Voyage de Chihiro n'est pas fortuite, mais une décision délibérée de la part de Hayao Miyazaki. En exposant cette facette sombre de l'industrie du se*e qui se développe rapidement au Japon, le réalisateur cherche à sensibiliser le public, y compris les enfants, à cette réalité troublante et parfois exposée de manière insidieuse.

De plus, dans le film, Chihiro doit abandonner son nom d'origine pour devenir Sen lorsqu'elle travaille aux bains. Cette pratique rappelle les changements de nom auxquels peuvent être soumises certaines stripteaseuses ou prostituées dans l'industrie du se*e. Cela souligne l'idée de perdre son identité et de se conformer à un rôle socialement stigmatisé, où le corps est exploité et monnayé.

Le personnage énigmatique du Sans Visage vient également renforcer cette interprétation adulte du film. Il propose à Chihiro de l'argent en échange de "l'avoir", mettant ainsi en lumière les situations de transaction se*uelle qui peuvent exister dans l'industrie du se*e.

Ces éléments révèlent que Le Voyage de Chihiro va bien au-delà d'un simple conte fantastique destiné aux enfants. Il aborde des sujets complexes et sombres, offrant une critique subtile de l'industrie du se*e et de ses conséquences sur la société. Miyazaki utilise ces références pour éveiller les consciences et encourager une réflexion profonde sur la manière dont les individus, y compris les plus vulnérables, peuvent être exposés à des situations d'exploitation et de manipulation. En mettant en lumière ces thèmes délicats, le film souligne l'importance de protéger les plus vulnérables et de remettre en question les structures qui permettent ces abus.